Comment je suis passé d’une vie de Banquier à Entrepreneur engagé : 6 ans de réflexion et de transition pour un aboutissement : l’ouverture dans les prochaines semaines d’un magasin direct producteurs et lieu d’échange engagé en Ile de France
Il y a 7 ans, j’étais dans mon poste de cadre dans la banque. Un CDI en poche, un salaire fixe, 9 semaines de congés payés, des horaires corrects, mais finalement je ne trouvais pas le sens dans ce que je faisais et je n’y étais pas véritablement heureux.
J’avais plein d’idées mais je n’arrivais pas à me lancer. Il aura fallu des difficultés dans ma vie privée, des choix à faire sur ce plan et un pied cassé, pour vouloir changer d’orientation et essayer d’aller vers ce que je souhaitais le plus depuis des années : faire le lien entre le monde de mon enfance mayennaise (la campagne et les agriculteurs) et mon monde depuis maintenant 15 ans en Ile de France.
L’alimentation a toujours été pour moi une passion, j’aime manger et bien manger. Depuis des années, j’ai évolué sur ce point avec des achats d’aliments de qualité au début en goût puis petit à petit de plus en plus en direct producteur. Valoriser ces produits d’une façon simple est pour moi un plaisir. Et comprendre les contraintes des producteurs et des produits bruts aussi. Cela permet de retrouver le goût des produits, le mélange des saveurs et le plaisir de faire ses courses, de cuisiner et de manger !
Passionné d’économie, je pensais au départ construire un nouveau modèle économique pour repenser les circuits courts. Une thèse ne me parlait pas car je ne voulais pas faire un énième rapport qui resterait dans un placard. Je voulais construire mon propre projet mais je n’arrivais pas à le faire en étant dans la Banque. J’ai accepté de me lancer dans le vide il y a quatre ans pour me laisser l’espace de faire ce projet. J’ai donc quitté la Banque définitivement dans une période où pourtant tout me souriait avec des évolutions possibles. Pour moi, le fait de ne pas prendre un congé sabbatique me mettait certes en risque mais cela était aussi l’occasion de se retrouver face à soi-même et d’aller jusqu’au bout de ses choix. C’était un choix important que je ne regrette pas avec du recul car cela m’a permis d’aller jusqu’au bout de ma démarche quel que soit ce qui se présentait à moi.
Après un an de voyage à travers le monde et à la recherche de moi-même, je suis rentré en France il y a deux ans et demi avec plein d’idées et d’idéaux. Entrer dans le concret et le réel, j’ai développé de nombreuses idées sur des thématiques autour de l’alimentation et du lien humain mais cela restait toujours en mode embryonnaire car mes peurs parlaient toujours. Il m’a fallu me mettre en actions pas à pas avec du bénévolat auprès d’association autour de la revalorisation alimentaire, l’écologie et l’appui aux migrants dans leur démarche pour continuer de me mettre en action.
Le premier jour des grèves de Décembre 2019 a été pour moi un tournant. En allant à une de mes activités associatives à la Maison du Zéro déchet, je suis rentré dans une boutique à 5 minutes à pied de chez moi que je n’avais jamais vu auparavant. Marcher permet de découvrir de nombreuses choses. J’ai alors échangé avec le responsable de cette boutique de mes projets et sur ce lieu qui était la première coopérative de producteurs de Paris. Ce dernier allait quitter la structure et il m’a proposé de reprendre sa suite. J’ai donc pris la responsabilité de cette boutique en Janvier 2020 avec une équipe qui allait changer complètement. Une grosse expérience où j’ai appris à aguerrir mon côté entrepreneur en gérant l’ensemble du projet sur la partie pratique du quotidien. Cela fut très complexe de tout apprendre ou presque par soi-même du jour au lendemain. Il fallait gérer l’ensemble des éléments d’un projet déjà existant avec son fonctionnement particulier et 45 producteurs qui fonctionnent tous très différemment.
Le covid a accentué ma capacité d’adaptation avec des hausses d’activités soudaines et des baisses également. J’ai appris de nombreuses choses sur le comportement humain et sur l’adéquation entre les consommateurs et les producteurs. Chacun ayant des contraintes propres.
Le Covid aura eu pour moi un effet positif qui m’a prouvé que je réussissais à m’adapter à n’importe quelle situation.
Toutefois, je ne me retrouvais pas dans la façon de gérer ce projet et j’ai donc décidé d’arrêter l’aventure. C’était pour moi l’occasion d’en commencer une nouvelle et de construire mon propre projet avec Julie que j’avais rencontré quelques semaines plus tôt. Ceci était une évidence lors de notre rencontre. Nous avions deux profils différents mais une volonté et des valeurs communes ! Julie souhaitait en effet s’aligner sur ses valeurs après 8 ans en recherche médicale. Le projet était né, il n’y avait plus qu’à aguerrir le modèle économique et trouver où construire notre nid pour nous comme pour nos producteurs partenaires !
Nous sommes alors partis à la rencontre de plus de 600 producteurs (dont plus de 300 sur leur ferme), à vélo pendant un petit périple de 4 semaines, mais également en voiture car quoiqu’on en dise, c’est quand même plus pratique parfois ! L’idée était de comprendre les contraintes du direct producteur et de trouver des acteurs qui nous correspondaient.
Après des mois de recherches sur notre modèle et sur nos producteurs, nous avons trouvé le lieu pour y établir notre nid et le projet : Le Nid des Producteurs
Celui-ci s’est établi à Malakoff, à deux pas de Châtillon et de Montrouge et à 5 minutes à pied du terminus de la ligne 13 Châtillon Montrouge. Dans ce lieu, vous y retrouverez plus de 80 producteurs avec une offre complète d’alimentation et de produits du quotidien tout en direct de petits producteurs. Un lieu où l’échange est roi, où la journée on peut se poser pour une boisson chaude ou fraîche.
Je suis ravi de partager tout cela au quotidien avec nos producteurs, nos clients et tous ceux qui nous entourent !
J’espère que l’aventure continuera longtemps !